Investir dans les monnaies anciennes : une valeur refuge en temps d’incertitude

Alors que l’actualité économique et géopolitique demeure instable, les investisseurs cherchent des actifs tangibles capables de traverser les crises. Les monnaies anciennes, souvent éclipsées par les lingots et actions, s’imposent pourtant comme des valeurs sûres — à la croisée du patrimoine historique et de la stratégie patrimoniale.

L’experte le confirme : "Tout se vend très bien en ce moment"

C’est ce qu’affirme Françoise Berthelot-Vinchon, experte renommée et commissaire-priseur associée de la maison Phidias. Selon elle, les ventes battent leur plein, portées par un double phénomène : la recherche de valeurs refuges et la flambée du cours de l’or, aujourd’hui au-delà des 90 000 € le kilo.

Mais l’intérêt pour ces pièces dépasse largement leur poids en métal précieux : elles sont porteuses d’histoire, de culture et d’identité.

Monnaies gauloises : une flambée des prix

Elles sont les témoins rares d’une civilisation sans écrits. Les monnaies gauloises, en or, argent ou électrum, fascinent par leur originalité graphique et leur influence grecque revisitée.

🔎 En décembre, une monnaie Bituriges Vivisci, imitation d’un statère de Philippe de Macédoine, a été adjugée 3 968 €.📈 Prochaine vente ? Une Vénètes en or (IIe siècle av. J.-C) est estimée entre 15 000 et 18 000 €.

Les classiques : monnaies grecques et royales

Les monnaies grecques demeurent un pilier pour les collectionneurs. Leurs représentations de dieux, de nymphes ou de figures mythologiques sont riches de sens et d’esthétisme.

• Tétradrachme du royaume des Séleucides : estimé 800–900 €

• Obole de l’île de Thrace avec satyre : 200–250 €

Du côté français, les monnaies royales continuent d’attirer les amateurs : chaque souverain ayant laissé sa trace dans les ateliers de frappe. Les testons et les écus, notamment ceux de Charles VI ou Henri II, offrent une entrée abordable dans ce monde (souvent moins de 500 €).

La surprise du marché : les monnaies chinoises du XXe siècle

Elles créent la surprise et affolent les enchères. En décembre, une monnaie en argent représentant le président Tsao Kun a été adjugée 32 240 €, alors qu’elle était initialement estimée… 200 € !

Pourquoi un tel bond ? Leur rareté sur le marché mondial attise les convoitises des collectionneurs asiatiques, mais aussi européens, à l’affût de pièces emblématiques de l’histoire moderne.

Bien débuter une collection : les conseils de l’experte

1. Vérifier l’état de conservation : évitez les pièces en dessous du grade Très Beau. Même si elles sont moins chères, leur revente sera difficile.

2. Privilégier les classiques :

   • Un tétradrachme d’Athènes ou un Alexandre le Grand

   • Un écu d’or de Charles VI

   • Un teston en argent à l’effigie de Charles IX ou Henri II

3. Explorer les séries emblématiques : par exemple, réunir toutes les effigies de Louis XIV, de son enfance à sa vieillesse.

Et pour les passionnés : surveillez la vente du 21 mai 2025 organisée par la maison Phidias. Parmi les lots les plus remarquables, un écu d’or de Louis XVIII sans marque d’atelier, estimé entre 12 000 et 15 000 €, probablement un essai rare.

Conclusion : entre passion et placement

Investir dans les monnaies anciennes, c’est conjuguer plaisir, culture et sécurité patrimoniale. Chaque pièce raconte une histoire, chaque enchère reflète un moment de notre mémoire collective.

Vous débutez ? Approchez ces trésors avec curiosité, prudence et une bonne dose d’enthousiasme : vous entrez dans un univers où chaque gramme d’or est aussi un gramme d’Histoire.